Entendons nous, une auto c’est un assemblage de métal et de boulons qui a l’incroyable avantage de se mouvoir et par conséquent, a la capacité de nous transporter, nous humains, d’un point A à un point B…sur une distance trop grande pour utiliser le vélo ou nos pieds.
C’est utile, souvent pratique. Ça ne parle pas, ça ne respire pas, ça n’a pas d’âme.
Selon MON point de vue.
Pour mon chum, une voiture est un statement, une identité à porter, un plaisir à utiliser, un temps d’arrêt dans son quotidien, un habitacle à personnaliser. Son cerveau moyen-âgeux le confond avec un fidèle destrié. Il le lave, le nourrit, la caresse, le brosse, lui parle. Tel un étalon précieux, il en prend soin comme la prunelle de ses yeux.
Inutile de vous expliquer les divergences de point de vue à ce sujet.
Inutile non plus de vous raconter les nombreuses discussions sur la non-nécessité d’acheter un étalon princier quand un poulain en santé, modeste et abordable saurait nous transporter fidèlement, sans tambour ni trompette, vers le point B désiré.
Je voyais bien que mon amoureux était un triste chevalier. Il avait bien essayé de se contenter de tous ces poulains acquis mais je sentais bien qu’il n’avait qu’une envie, chevaucher un étalon, tranquille et puissant, à la robe noir et brillante, à la personnalité bien définie. Pour lui, rien de tel qu’une balade au vent, bien callé sur sa monture, solide et racée!
Quand mon prince est malheureux, je le suis aussi, par conséquent.
- « Oh pis fait donc ce que tu veux! » lui ais-je lancé, un soir de dépit.
Ben voilà, il a fait ce qu’il a voulu. Maintenant, on a un cheval de plus à nourrir, un étalon de luxe. Il a des pitons, de l’électronique, des pneus larges de même, un ordinateur de bord, une transmission intelligente, tout ce que mon homme a apparament besoin pour être heureux.
Vous savez quoi? Il est vraiment plus heureux!
Et s’il est plus heureux, je le suis aussi, par conséquent.
Puis, entre vous et moi, l’air de rien, c’est très pratique aussi pour moi un poulain de luxe. Quand il y a des discussions corsées sur le budget et les priorités d’achat, mon cervau moyen-âgeux a toujours une porte de sortie pour gagner la bataille :
- « On a qu’à le vendre ton fameux destrié et nous aurons l’argent nécessaire pour manger!»