Vous vous rappelez dans Astérix le Gaulois lorsque Panoramix demande aux Romains d’aller chercher des fraises pour faire la potion magique (celle qui leur fera pousser la barbe à l’infini)? Le pauvre romain revient 1 semaine plus tard avec un petit casseau de rien du tout que Panoramix mange en 2 minutes?
Et bien quand j’étais petite, en Abitibi c’était ça le temps des fraises. Elles arrivaient de loin et s’installaient pendant 2 semaines dans un kiosque au coin du Shell 117. On se ruait acheter 1-2-3 crêtes et on se bourrait la face, totalement hystériques. On les congelait, on faisait des tartes et des confitures et on se dépêchait avant qu’elles ne disparaissent du coin de la rue…
Puis, ça allait à l’année suivante.
Dans ce temps-là, à Rouyn-Noranda, il n’y avait pas, à longueur d’année, des fraises des États-Unis ou du Chili à notre Métro Beyrouth et surtout pas de Loblaws pour nous ramener les fraises du Québec à notre supermarché.
Pire, cueillir des fraises dans un pays où j’ai déjà vu neiger en juillet, c’était impossible à imaginer, à moins de faire 2 h d’auto vers Ville-Marie. On allait dans le sud chez ma tante seulement en juillet, le temps des fraises était passé et on en était déjà rendu aux framboises, que je détestais cueillir tant il y avait de bibittes dans les plants!
J’ai connu le plaisir de cueillir des fraises une fois déménagée à Trois-Rivières. La première fois que j’y suis allé, mon premier ne marchait pas encore! Je l’ai assis entre deux rangs, assez près d’un plan bien fourni et je l’ai laissé se bourrer la fraise de fraises, se salissant allègrement! Depuis, c’est un rituel. C’est devenu un rendez-vous annuel avec Mireille de Les Jardins Dugré. On débarque en gang avec nos paniers, on prend le tracteur en famille, on se laisse guider près de notre bâton blanc et on fait le concours de la plus grosse, de la plus bizarre, du panier rempli le plus vite! J’adore le temps des fraises!
Puis, on revient à la maison, je m’installe avec passoire et grande rôtissoire, je les coupe en morceaux et je fais des dizaines de plats de confiture froide. Je les entrepose dans le congélateur pour agrémenter, à l’année, le yogourt et la crème glacée, faire des macarons ou des salades de fruits, des sauces ou des muffins, enjoliver les crêpes du dimanche ou la vinaigrette du mercredi.
Ça met du soleil de juin dans nos hivers! Essayez, vous verrez, ça vaut presque les vacances pour combattre la déprime hivernale!
Petite recette de confiture toute simple
Ingrédients
16 tasses de fraises en morceaux (gros, petits, tranchés, demies, à vous de choisir)
1 1\2 tasse de sucre granulé
1 enveloppe de poudre gélifiante pour confiture sans cuisson Club House
Préparation
Pas compliqué, vous suivez les instructions sur l’enveloppe, mais en quadruplant la quantité de fruits (mais pas la quantité de poudre gélifiante!).
Vous mettez dans de petits plats Ziploc allant au congélateur, ce qui devrait vous donner environ une douzaine de portions.
Ne prenez pas de chance, faites-en deux batch pour pouvoir avoir 1 plat aux deux semaines!
Petit truc gourmand
Réserver environ 4 portions et ajouter quelque tournis de moulin de bon poivre noir (noir, rose, malabar, tellicherry) et une bonne slurp de Balsamique Cotto de Roberto… Les fraises ainsi assaisonnées donneront un petit piquant à tout ce qu’elles toucheront.
Après avoir passé l’après-midi dans les confitures, les mains rougies, j’ouvre une bouteille de rouge et avec les plus belles fraises que j’ai pris soin de mettre de côté, je fais un Risotto aux fraises qui goûte le ciel! Ça adonne bien, le plan de basilic a commencé à produire…
En prenant une bouchée, je ferme les yeux et je me dis que la nature est donc bien faite!
Note : en parlant de Les Jardins Dugré, Mireille a eu l’idée géniale de s’associer Au Poivre Noir pour transformer les produits de sa ferme! J’adore!
Les temps changent!
Je me souviens moi aussi… « pourtant » de Montréal… que les fraises n’étaient pas sur la table à l’année longue!
Et même jusqu’à il y a quelques très maigres années; il y avait une seule saison des fraises; la St-Jean! Depuis j’ai découvert les fraises d’automne… Et le producteur où je vais en cueillir est ouvert tout l’été pour l’auto-cueillette! Un immense bonheur pour moi, qui ne mange que des fraises de la région.
Bonne saison des fraises!